Selon les syndicats, le géant industriel américain a organisé la fuite à l’étranger de 800 millions d’euros entre 2015 et 2019. Ils accusent GE de vouloir, en creux, organiser la fermeture de leur site de façon artificielle.
Le géant industriel américain General electric est visé par une plainte pénale en France, déposée lundi 30 mai par une intersyndicale de Belfort, où sont implantées les usines de fabrication de turbines à gaz. Cette plainte a été déposée contre X auprès du parquet national financier (PNF) pour blanchiment de “fraude fiscale”, “abus de confiance”, “faux” et “usage de faux” ainsi que “recel aggravé”. “À travers les expertises, on est capables de démontrer que les mécanismes utilisés par l’entreprise sont délictueux et contreviennent à la norme et à la loi qui encadrent les pratiques fiscales”, affirme Alexis Sesmat, porte-parole de Sud Industries GE.
Les différents syndicats à l’origine de la plainte accusent General Electric d’avoir monté un système d’optimisation fiscale qui confine à l’évasion fiscale. Selon l’enquête qu’ils mènent depuis 2018 sur les comptes de l’activité turbines à gaz, installée à Belfort, le géant industriel américain – qui a racheté la branche énergie d’Alstom en 2015 sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie – a organisé l’évacuation de 800 millions d’euros en Suisse ou dans l’État américain du Delaware, qui est un paradis fiscal. Cet argent a été selon eux pris sur les bénéfices de l’activité turbine à gaz, entre 2015 et 2019, ce qui menace le site lui-même et a des conséquences industrielles directes sur le site de Belfort.