La récolte des olives au Maroc subit une baisse significative, réduite d’un tiers, selon une revue de presse du quotidien Les Inspirations Eco. Les conditions météorologiques anormalement chaudes des dernières semaines sont pointées du doigt comme étant responsables de cette situation préoccupante. Bien que le ministère de l’Agriculture se montre optimiste en annonçant une production estimée à 1,07 million de tonnes, générant 7,4 milliards de dirhams, soit une hausse de 10% par rapport à 2022, des experts du secteur expriment leur scepticisme.
Les températures exceptionnellement élevées enregistrées en septembre et début octobre ont provoqué un stress hydrique important dans les oliveraies des zones arides, entraînant une diminution des rendements, selon Noureddine Ouazzani, fondateur et directeur de l’Agropole olivier de Meknès. Les opérateurs anticipent une production de 80 000 à 100 000 tonnes, soit une diminution de 35 à 45% par rapport à une année normale. Les prévisions pour la production d’huile d’olive oscillent entre 40 000 et 60 000 tonnes, suggérant une saison oléicole courte.
Les coûts de production sont également affectés, avec le prix d’un kilogramme d’olives atteignant près de 12 DH, entraînant un coût de revient d’un litre d’huile d’olive extra vierge pouvant atteindre 95 DH. Actuellement, le prix de vente sur le marché est de 110 DH dans certaines régions, tandis que l’huile d’olive de qualité inférieure est vendue entre 75 et 80 DH. On prévoit une offre plus abondante le mois prochain, en particulier si des pluies salvatrices surviennent dans les prochains jours.
Pour contrôler l’envolée des prix, le Maroc a décidé de limiter ses exportations d’olives en raison de la faible production. Cette mesure, en vigueur jusqu’au 31 décembre 2024, s’inscrit dans une tendance méditerranéenne, la Turquie et la Syrie ayant également adopté des mesures similaires en raison de la situation critique. Cependant, cette restriction des exportations ne fait pas l’unanimité parmi les opérateurs, certains doutant de son efficacité pour faire baisser les prix. Il est à noter que des décisions similaires prises dans le passé pour d’autres produits agricoles n’ont pas toujours produit les effets escomptés.